
🎙️ Dans ce nouvel épisode d’À vous le Micro-Commerce, rencontre Talia Cohen-Boulakia, une entrepreneure aux multiples facettes, passée du théâtre au stand-up, avant de mettre sa créativité au service des entrepreneurs 💫
Guidée par l’exploration et l’envie de donner du sens à l’action, Talia partage un parcours inspirant, où chaque expérience nourrit sa mission : aider les autres à écouter leur intuition pour avancer avec clarté et confiance 🌿
De cette démarche est né L’Oracle des Entrepreneurs, un outil unique pour transformer les doutes en décisions et remettre l’intuition au cœur du business 🔮
Entre humour, sensibilité et audace, découvre son histoire et sa vision d’un entrepreneuriat plus humain et inspiré 💬
Bienvenue à tous les curieux qui souhaitent découvrir des récits inspirants d’hommes et de femmes entrepreneurs. Ici, nous sommes sur la chaîne microco.com et le podcast À vous le micro-commerce. Chaque mois, on rentre dans les coulisses d’un entrepreneur et on y découvre ses freins, ses succès, ses échecs, bref, son quotidien.
Aujourd’hui, nous accueillons Talia Cohen-Boulakia, une entrepreneure aux multiples facettes : strategic business partner et créatrice du jeu L’Oracle des Entrepreneurs. Allons la découvrir !
Bienvenue.
Talia : Merci, Coralie.
Quel a été ton parcours avant d’être toi-même entrepreneure à ton compte, dans les grandes lignes ?
Talia : J’ai fait une école de commerce à Paris. Je voulais travailler dans l’art et, finalement, j’ai rejoint Maison&Objet sur des fonctions commerciales. C’était un très beau salon, qui à l’époque se déployait aussi à Singapour et à Miami. Ensuite, je suis entrée dans une start-up qui s’appelait Tiller, rachetée depuis par SumUp.
Tu es restée combien de temps chez Maison&Objet ?
Talia : Deux ans et demi. J’y ai beaucoup appris, c’était extraordinaire. Chez Tiller, je suis arrivée quand on était une quarantaine et je suis partie quand on était 150 : incroyable. J’ai été commerciale, puis j’ai encadré une équipe et développé les grands comptes. Je me suis vraiment éclatée. On avait même un podcast qui s’appelait À la carte.
Ensuite, j’ai travaillé pour l’école de vente IconoClass. J’ai suivi une amie qui portait ce projet depuis un moment. J’étais directrice de l’école : supervision des programmes, des intervenants et des étudiants. Il y avait beaucoup de casquettes et une grande liberté. Je pouvais me lever le matin et dire : « On lance un concours d’éloquence », et Marie, mon amie et ma boss, disait : « Allez, on y va ! » C’était superbe.
Génial. Puis arrive le Covid…
Talia : Je m’arrête en février 2020. Je me dis : « J’arrête. Je veux travailler à mon compte. Je ne veux plus être salariée. » Trois options : monter une boîte (sans idée précise), ouvrir une galerie d’art — ma famille est dans l’art depuis 50 ans —, ou devenir actrice, mon rêve d’enfant.
Pendant ces deux semaines où tu redessines ta vie, tu as peur ?
Talia : Pas du tout. J’ai 30 ans, c’est excitant. Je n’ai pas peur du changement. Je savais que j’allais trouver, sans savoir quoi.
Alors, quelle option choisis-tu ?
Talia : Je me fais coacher pour explorer. Je me demande ce qui me fait le plus peur : être actrice. C’est mon rêve, donc je me lance, pour cesser de dire « j’ai toujours rêvé d’être actrice » tout en restant commerciale.
Le théâtre, c’était présent dans ton enfance ?
Talia : Oui, cours de théâtre de 7 à 17 ans. Je voulais être actrice, mais j’ai finalement fait une école de commerce. Quand je décide de m’y remettre, je vise le Cours Florent, je demande une audition, j’entre directement en deuxième année et je suis des cours en français et en anglais.
On est encore en période Covid : on joue masqués. Notre promo a dû devenir la meilleure en diction pour se faire comprendre ! Là, un monde s’ouvre et, pour la première fois, j’ai peur : on bascule à l’intérieur de soi. À 30 ans, ce n’est pas habituel. Tes amis se marient, ont des enfants, et toi tu replonges dans des émotions brutes : jalousie, déception, trahison…
Quand on demande à la salle « Pourquoi êtes-vous là ? », je réponds : « Pour avoir un Oscar. » Les gens me regardent comme si j’étais folle. Moi, je me dis : « Et vous, vous faites quoi ici ? » Certains disent « pour développer mes émotions ». Je pense : il y a des psys pour ça ! (rires)
J’assume totalement mon ambition, ce n’est pas si fréquent en France.
Comment passes-tu au stand-up ?
Talia : Au Cours Florent, je me sentais un peu isolée : j’étais plus âgée, les autres se connaissaient déjà. J’ai monté un mini one-woman show de 8 minutes. Mon prof m’a dit : « C’est pour toi. » Au début, il n’y croyait pas : « C’est toi qui as écrit ? » oui, c’était de l’autodérision sur ma vie ! Je gagne un concours d’humour et me retrouve sur scène avec des artistes plus connus, en octobre 2021.
Je pars ensuite à Montréal et New York pour voir la vraie scène stand-up : 5 minutes par-ci par-là, dans des sous-sols à New York ; de l’impro à la canadienne. Je réalise que ce n’est pas pour moi : j’ai une casquette trop business, je ne serais pas heureuse à ce moment-là.
Je reprends alors le coaching, cette fois pour aider les gens du cinéma et du théâtre. Au Cours Florent, j’ai rencontré une créativité folle chez les jeunes : 18-20 ans, des idées dingues, comme un défilé de robes de mariée avec musique électro et scènes de Molière ou Feydeau, un mélange mode-théâtre-musique.
Je comprends que j’adore mêler les mondes : on dit souvent la même chose avec des langages différents ; c’est en croisant les univers que naissent innovation et richesse.
Où t’emmène cette envie de mélanger les mondes ?
Talia : Je pense à travailler avec la grande distribution, au cinéma… mais je n’ai pas les bons contacts. Je rencontre un agent qui me dit : « Tes idées sont super, mais il y a plus intéressant. » On tente de monter une plateforme pour directeurs de casting.
Post-Covid, tout a changé : les castings se font par Internet, le secteur se réinvente. On essuie une fin de non-recevoir de nos plus gros clients et on arrête.
À ce moment-là, on est incubés chez Willa (incubateur féminin). Je dis que j’arrête, alors que j’avais gagné un concours de pitch — l’émulation était forte. On me propose de coacher leurs start-ups. Je me dis : « Les gens savent vendre »… En fait, non. Je commence les coachings en juin 2022 et je découvre un vrai besoin : beaucoup ne savent pas ce qu’est la vente. Je me laisse embarquer.
Le temps me montre la complémentarité de mes expertises commerciales et théâtrales. Avec le recul, tout sert — même si ça avait été de l’agriculture. Réaliser son rêve d’enfant aussi compte : j’ai tourné un court-métrage (écrit et réalisé avec une équipe). C’est une case cochée ; peut-être qu’un jour j’aurai un Oscar, mais ce n’est plus une obsession.
C’est dans cette période que naît L’Oracle des Entrepreneurs ?
Talia : L’idée germe parce que les oracles existants me paraissaient trop « perchés » pour le business. Je voulais un outil professionnel qui remette l’intuition au centre.
L’histoire devient personnelle à partir du 7 octobre 2023. Je suis juive, et je le ressens alors très fortement. Tout s’effondre en moi, je n’ai plus de sens, je n’arrive plus à travailler. Je me dis : « Je vais créer. » J’entreprends une expo avec mon père, je monte une boîte avec une amie, et je décide de créer cet oracle.
Le déclic : j’ai envie de me rapprocher des traditions et de fêter Hanouka, fête des lumières, des miracles, de la reconstruction. Ma mère me donne les 44 bougies ; je savais que je voulais 44 cartes. Je me dis : « Une carte = une bougie. »
Je crée le jeu en 8 jours. Je le teste chez Willa : les entrepreneurs adorent piocher. À l’époque, ce sont des bouts de papier manuscrits ! Quelques mois plus tard, je contacte Virginie Rassemon, une artiste : « Tu veux travailler avec moi ? » Elle n’avait jamais fait ça ; je lui donne la charte graphique (héritée de mon ancienne marque The Real Sales Queen — Be Real, Be Yourself, Be a Queen). Elle conçoit les illustrations.
Et la production ?
Talia : En septembre 2024, une amie me dit : « Imprime un jeu, tiens-le en main. » Ça coûte cher, mais j’imprime quand même des prototypes pour faire des tirages. En octobre 2024, je lance une campagne Ulule : 40 jours, objectif 10 000 € pour financer la prod. Résultat : 10 500 €. J’en suis très fière.
Avec le recul, mon premier objectif mental était 25 000 €, sans raison : la prod coûtait 10 000 €. Et on découvre tout : l’objet, le code-barres, la housse — un pochon doré pour transporter le jeu sans la boîte. Je veux en faire un produit lifestyle qu’on garde dans son sac, à dégainer en café ou en événement. On n’est jamais seul avec un oracle : ça intrigue toujours.
Comment vis-tu l’oracle aujourd’hui ?
Talia : De plein de manières. Je pensais juste le vendre en concept-stores, mais il y a un vrai travail événementiel. On a organisé un Apéro-racle au Mob House ; d’autres réseaux m’ont accueillie ; on a créé des groupes avec des « maîtres du jeu » ; des entreprises l’ont acheté pour reproduire cela en interne. C’est un oracle qui se vit. Et oui, il est aussi vendu en concept-stores.
Je cherche à me détacher du produit pour qu’il vive par lui-même et, idéalement, le rééditer avec un éditeur pour partir à l’international. Pour moi, un entrepreneur devrait avoir son statut, son offre et son oracle : c’est de l’autocoaching qui recentre sur les besoins, crée un moment joyeux et chaleureux, loin du côté « devoir sur table » du business plan express.
Depuis, tu as consolidé ton offre de strategic business partner. Tu nous la présentes ?
Talia : Oui. Au début, je faisais du conseil vente/commercial. Je me vendais mal parce que je ne comprenais pas le marché du freelance : « tarif jour = 8 h de prod pure » (alors qu’il y a recherche, échanges, etc.). J’ai ajusté.
Je constate que ma plus grande valeur est la mise en relation et les idées nouvelles : comment aller chercher du nouveau business, trier ce qui vaut le coup, ouvrir des angles auxquels on n’aurait pas pensé. En trois ans, j’ai coaché près de 200 entrepreneurs : ça ouvre un grand panel en tête.
Mon offre actuelle répond aussi à la solitude du dirigeant :
– Partenaire stratégique pendant 4 semaines : on se voit 3 h/semaine, et le reste du temps on échange (appels, messages, documents). Je suis ton associée sur la période.
– Business advisory en rythme trimestriel : on se voit plus d’une fois par mois (3 h), on garde le cap, on réajuste, on a l’impression d’avoir un board.
– Matchmaking business : je connecte les bonnes personnes et j’agis comme agente d’entrepreneurs pour leur décrocher des deals. Les entrepreneurs sont de vrais influenceurs et créateurs de tendances, mais ils n’ont pas le temps : ils gèrent leur boîte.
Ton approche est claire et cohérente. Et tu rappelles qu’une offre ne naît pas limpide dès le premier jour.
Talia : Exactement. Une offre se construit dans le temps. C’est expérimental et vivant. On teste & learn ; on évolue parce que nous-mêmes changeons. Si quelqu’un vous dit « Tu dois faire ça », non : si on est à son compte, c’est pour s’amuser et être libre. On apprend de l’expérience, des clients, des tendances.
Des regrets ?
Talia : Peut-être ne pas avoir été assez courageuse comme actrice : j’aurais pu pousser plus de portes. J’avais un court-métrage très fort à l’époque où les cinémas étaient fermés — « On a tous une histoire avec le cinéma » —, un super coup de com’ raté pour diverses raisons (conflit d’autrices, manque de marketing). Je te l’enverrai : c’était avant-gardiste. Parfois, on est un peu trop en avance ou pas entouré des bonnes personnes. Mais je n’ai aucun regret : tout ce qu’on fait sert.
Si demain un réalisateur me dit : « Vous êtes super à l’écran, vous voulez jouer ? », je me sens actrice. On est un tout.
Où peut-on te retrouver ?
Talia : Sur ccbconseil.com ou loracle-des-entrepreneurs.com pour l’oracle, et sur Instagram.
On tire une dernière carte ?
Talia : Allez, la carte de la conclusion.
Tout est possible.
Talia : Magnifique. La carte parle d’elle-même. Elle demande d’oser.
Merci beaucoup.
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