N°38 : MONICA, fondatrice de ATELIER COEUR DE CHIFFON

☀️ Dans cet épisode de À Vous le Micro-Commerce, on vous emmène à la rencontre de Monica, maman entrepreneuse au parcours inspirant, qui a transformé son atelier de couture en un véritable lieu dédié au bien-être féminin à Épinay-sur-Seine. 🌸 Avec @Atelier Cœur de Chiffon, Monica fabrique des protections périodiques lavables, anime des ateliers d’éducation menstruelle et s’engage chaque jour pour briser les tabous liés aux règles, tout en protégeant la planète. 💚 Dans cet épisode captivant, elle nous partage son histoire, ses défis, et ses précieux conseils pour conjuguer entrepreneuriat, écologie et féminité avec succès !

Cet épisode n'est pas disponible au format vidéo. Profitez de l'écoute !
La transcription de cet épisode est en cours...

Bonjour à tous ceux qui sont curieux de découvrir des récits inspirants d’hommes et de femmes entrepreneurs. Vous êtes ici sur microco.com, dans le podcast « À vous le micro-commerce ». Chaque mois, nous allons à la rencontre d’un entrepreneur ou d’une entrepreneuse pour découvrir son quotidien, ses défis et ses réussites. Aujourd’hui, je suis ravie d’accueillir Monica Varela, créatrice de l’atelier Cœur de Chiffon. Bonjour Monica !

Bonjour ! Merci pour l’invitation.

Tu es créatrice de la marque Atelier Cœur de Chiffon. Est-ce que tu peux nous raconter ton parcours, avant la création de cette activité ?

Mon parcours n’est pas très classique. Je suis née au Portugal et je suis venue en France en 2008 avec mes trois enfants. Après un divorce difficile, j’ai perdu mon emploi, et c’était une période très chaotique. Je me sentais perdue. Pour me reconstruire, j’ai décidé de suivre une formation de décoratrice d’intérieur. Je travaillais auparavant dans l’immobilier, mais je voulais me réorienter vers quelque chose de plus manuel et créatif.

Donc tu as toujours eu cette fibre artistique et créative.

Oui, toujours. Puis le COVID est arrivé et a tout stoppé, y compris mon projet de me lancer dans la décoration. Je ne voulais pas rester inactive, alors j’ai commencé la couture.

Et assez rapidement, tu as commencé à faire des masques, puis d’autres accessoires ?

Oui, d’abord les masques. Puis quand la demande a baissé, j’avais déjà lancé mon activité. Il me restait du tissu, j’avais des clients. Alors je me suis tournée vers la fabrication d’articles zéro déchet : sacs à tarte, rouleaux d’essuie-tout, lingettes, paniers… Mais je me demandais si c’était vraiment utile. Est-ce que les gens utilisent vraiment ces produits à long terme ?

Tu avais besoin que ton activité ait du sens.

Exactement. Et un jour, pendant le confinement, j’ai eu du mal à trouver des serviettes hygiéniques. En cherchant en ligne, j’ai découvert les serviettes lavables. Je ne connaissais pas du tout ! Par curiosité, j’en ai acheté, puis j’ai étudié le sujet. Et j’ai découvert des choses que j’ignorais totalement : la précarité menstruelle, des problématiques de santé… Plus j’en apprenais, plus j’étais interpellée. Je me suis dit : si moi je ne savais pas tout ça à mon âge, alors combien d’autres femmes sont aussi mal informées ?

Et c’est là qu’a germé ton envie de sensibiliser, d’informer à travers ton activité.

Oui. Mais il fallait aussi que je trouve le temps d’étudier, de concevoir des serviettes bien pensées, et de financer tout ça. J’ai commencé par vendre des serviettes hygiéniques lavables en parallèle de mes autres accessoires.

Et les ateliers, ils sont venus plus tard

Oui, bien plus tard. C’est vraiment l’année dernière que j’ai structuré mes ateliers. J’avais cherché comment les présenter, mais tout ce que je trouvais était ennuyeux, pas du tout moi. J’ai besoin de m’amuser pour apprendre, alors j’ai créé des ateliers ludiques.

C’est prouvé que l’on apprend mieux quand il y a des émotions positives, du plaisir.

Oui, c’est exactement ça. Pendant les stands, je posais des questions, je discutais avec des femmes. Beaucoup de femmes ménopausées me disaient qu’elles se sentaient abandonnées, sans soutien. Il y avait un vrai besoin de parler, d’échanger.

Ton atelier de couture est donc devenu un atelier de formation. Quels sont les thèmes que tu abordes ? Et à qui t’adresses-tu ?

On couvre toute la vie menstruelle, de la puberté à la ménopause. Il y a cinq volets : la puberté, le cycle menstruel, la précarité menstruelle, les pathologies comme l’endométriose ou le SOPK, et la ménopause. On parle aussi du manque d’accès aux protections hygiéniques. Je travaille avec des associations pour ça. Et pour les femmes ménopausées, on aborde ces sujets avec des jeux, des discussions, de l’animation.

Des générations très différentes donc.

Oui, c’est très enrichissant. Les participantes m’apprennent aussi beaucoup. Je pars avec des bases, je sème des graines, et ce sont elles qui les font pousser.

Depuis septembre, tu fais partie du programme Boost de Germinal. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Beaucoup. Avant, on me disait que mon projet ne tenait pas en tant qu’entrepreneure, qu’il fallait que je devienne une association. Mais je voulais m’adresser à tout le monde, pas uniquement aux bénéficiaires d’associations. Germinal a cru en mon projet. J’ai aussi créé un jeu éducatif pour les adolescents, autour du cycle menstruel. Avec le jeu, ils parlent plus facilement.

C’est une super idée. Est-ce que tu donnes aussi des conseils pratiques ?

Oui. Je me suis formée en naturopathie féminine, même si je ne suis pas professionnelle de santé. Je donne des conseils d’hygiène naturelle, de petites astuces pour soulager les maux.

Et tu continues à vendre quelques produits ?

Oui, j’ai réduit à cinq articles pour simplifier : des lingettes, des bouillottes sèches, des serviettes lavables et des pochettes. Ça forme un kit cohérent avec mes ateliers.

Et tu abordes aussi l’impact environnemental dans tes ateliers ?

Oui. C’est même le moment préféré des élèves. Je leur montre différentes protections, jetables et lavables. On compare leur impact, on discute des déchets. Les chiffres sont parlants : une grande partie est incinérée, le reste finit dans la nature.

Quels ont été tes plus grands défis ?

Maintenir l’activité. Ce n’était pas évident au départ, les gens ne comprenaient pas mon projet. On me prenait pour une folle. Mais je savais que c’était utile. Ce n’est pas un sujet qui parle à tout le monde, alors c’est parfois dur de faire passer le message.

Et qu’est-ce qui t’a aidée à surmonter ça ?

Deux associations m’ont soutenue : Épinette Plus Saine, qui travaille sur l’environnement, et Banlieue Rose, qui accompagne les femmes. Elles ont cru en moi, même quand mon projet n’était pas encore structuré.

Tu as une actualité à nous partager ?

Oui, on propose maintenant des ateliers mensuels à la boutique Kawa à Paris-Dominile. Toutes les infos sont sur Instagram : Atelier Cœur de Chiffon.

Et pour finir, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans un projet engagé ?

Il faut de la force mentale, du courage. Et surtout, croire en son projet. Ne laissez personne vous décourager. Suivez votre voix intérieure.

Merci Monica, c’était très instructif.

Merci à toi. À bientôt !

Notre forum de discussion

0 Commentaires

Actuellement actif : 0
Votre expérience est une ressource inestimable, partagez-la !
Loading
Quelqu'un rédige
This is the actual comment. It's can be long or short. And must contain only text information.
(modifié)
Votre commentaire apparaîtra une fois validé par un modérateur.
This is the actual comment. It's can be long or short. And must contain only text information.
(Modifié)
Votre commentaire apparaîtra une fois validé par un modérateur.
Charger plus
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Charger plus

Vous aimerez aussi...

16 min

N°38 : MONICA, fondatrice de ATELIER COEUR DE CHIFFON

Découvrir
29 min

N°37 : TRAVERSÉES CRÉATIVES, un projet interculturel

Découvrir
31 min

N°36 : AURELIE, fondatrice de ISIS CHÉRIE

Découvrir
16min

N°35 : NOÉMIE, co-fondatrice de NOÉMIE HACHET

Découvrir